Oie de l’action de Grâce

Nous sommes le Lundi de l’action de Grâce, tout le monde est à son poste. À trois chasseurs, l’installation des appelants est rapide. On décide, malgré l’apparente absence d’oies blanches ces derniers jours dans le secteur d’effectuer l’installation des appelants d’oies blanches. Nous aimerions bien récolter nos oies de l’action de grâce !

Nous avons tout de même installés les appelants d’outardes en avant-plan et les appelants d’oies en arrière-plan. Avec la pluie abondante de cette nuit, et qui s’abat encore sur nous, l’eau s’est accumulé dans les fossés. Nous en profitons pour disposer quelques appelants de canards flottants dans le petit fossé perpendiculaire à notre fossé où l’on se cache. Nous en installons aussi quelques uns parmi nos appelants d’outardes. Sait-on jamais !

Le lever du soleil ne nous amène que des corneilles. Rien à voir avec les semaines précédentes. 8h30 passe et avec le brouillard toujours présent et la pluie, nous n’avons vu aucune outarde. Nous avons cependant entendu des voiliers passer au loin à deux occasions. Rien de très encourageant.

Puis, enfin, un groupe de bernaches vient nous rendre visite. Puis, à peine quelques minutes plus tard, un petit voilier se jette dans les appelants alors que 2 autres voiliers, non 3 non 4, je ne sais plus, je ne vois pas grand-chose j’ai la face enfoncée dans le foin ! nous survolent et fonce simultanément dans notre plan encouragés par leur congénères déjà au sol.

Les outardes au sol commencent à être quelque peu nerveuses et s’éloigner à la marche… le « prêt-1-2-3-go » est amorcé alors que plusieurs outardes sont encore en approche, en descente et en train d’atterrir… C’est complètement malade !

Nous rechargeons en vitesse et au moment où l’on vient pour sortir de nos tas de foin j’entends le cri caractéristique d’une oie blanche au vol. Figé, je cris « oie blanche » ! C’est instantané : Tout le monde s’écrase. Mon père exécute son grognement de l’oie, Phil s’empare de son appeau préféré d’oie blanche alors que je me concentre sur l’imitation des cris d’outardes au sol.

Les oies sortent du brouillard en avant sur notre gauche. Un voilier d’environ 40 oies. Elles passent au-dessus de nous, trop haute pour tirer. Elles nous survolent, nous cessons nos appels. Elles amorcent un deuxième tour. Se préparent à atterrir, les pattes de certaines des oies en avant sont sorties… hhhaaaaaaa.. on jubile….. Mais elles ne sont pas en bonnes positions et assez basses à notre goût…. Elles n’arrêtent pas, ne se posent pas. Elles passent tout droits, encore au-dessus de nous à environ 90 pieds… arght !

Elles amorcent leur troisième passe. on a la chienne qu’elles comprennent le subterfuge et qu’elles s’éloignent. Les ailes courbées, presque carrées, elles se rapprochent encore une fois. Quel spectacle ! Pattes droits devant pour la moitié du groupe, on voit nettement les couleurs et détails des plumes, la blancheur du plumage des adultes. Les oies frôlent le sol, touchent le sol et puis M*%@ elles s’arrêtent pas ! Feront-elles un autre tour encore ! ? On se parle vivement, on ne prend pas de chance, on s’élance en coeur !

Adrénaline poussé au max !

Les rescapées s’éloignent.

On récupère nos prises au sol… 12 oiseaux. C’est notre meilleur coup de la saison.

On a jasé de ce dernier 5 minutes pendant une heure.

Et on a rien vu d’autre de la matinée !

Sur la photo, les prises de mon père et moi.