C’est immanquable ! Au moins une fois par année, un des membres de notre groupe se retrouve seul pour une partie de chasse aux oiseaux migrateurs. Souvent, les probabilités d’une chasse parfaite avec son plein quota ne sont pas rares dans ce genre de situation. Alain (Partner de chasse) vous dira que c’est parce qu’il n’a aucune possibilité de conflit quant au bon moment pour donner le « GO » de tirer, qu’il a moins de chance d’être vue par le gibier étant seul et que si on manque nos titres, le blâme revient uniquement à nous !
Et bien dimanche dernier toute l’attention était sur moi, car j’étais l’heureux élu pour une chasse en solitaire. Occupés à d’autres obligations, mes partenaires m’ont cruellement abandonné ! 😉 Laissé à moi-même, j’ai dû me démontrer à moi-même que je pouvais mettre en pratique les nombreuses théories de mon cousin Alain, sur la manière de disposer les appelants en fonction des vents et du nombre d’appelants que j’avais à ma disposition. Je ne vous le cacherais pas, mais mon côté orgueilleux voulait avant tout revenir de cette journée avec le quota maximum autorisé pour la Bernache du Canada, soit 5 prises.
La journée avait bien débuté, car j’avais réussi à monter et disposer seul les quarante (40) appelants donc je disposais trente (30) minutes avant l’heure officielle. Ce n’est que vers les 7 heures du matin que mon premier voilier de 30 outardes se dirigeait en plein sur moi sur l’appel de mon « Call ». La nervosité était à son paroxysme juste à savoir que mon « Call », mes appelants et mon camouflage étaient pour le moment parfait ! Malheureusement mère nature décida que je n’étais pas encore prêt pour autant d’émotion, car au moment ou le groupe d’outardes s’apprêtaient à sortir leurs pattes pour atterrir dans le trou invitant que je leur avais fait des coups de feu de chasseurs voisins se fit attendre. Effrayées par les coups de feu, mes jolies outardes ont rapidement repris leur envol pour poursuivre leur chemin au-dessus de mes appelants. Bien sûr, juste assez haut pour ne pas être tirables.
Comme tout bon chasseur, je n’ai jamais perdu espoir. Comme on m’a si souvent dit dans ma jeunesse : un voilier de perdu, dix de retrouvés ! 🙂 Et bien, c’est exactement ce qui est arrivé un peu plus tard dans la matinée! J’ai eu, cette fois, droit à un spectacle d’émotions fortes. En l’espace de quelques secondes, j’avais réussi à attirer au-dessus de mes appelants 3 voiliers provenant de trois endroits différents. Le premier voilier de 4 outardes s’est jeté non pas dans mon espace prédéterminé, mais bien à la droite de mon deuxième groupe d’appelants. « On ne bouge pas », me suis-je dit avec encore plein d’outardes volant en rond au-dessus de mes appelants. Il ne faut surtout pas bouger lorsqu’on n’est pas à la vue des outardes au sol. Pas besoin de vous dire que j’ai bien fait, car j’ai eu le droit à l’atterrissage de deux magnifiques outardes en plein dans ma face. Sous l’emprise des dernières images des outardes atterrissant, des palpitations cardiaques à 1000 battements à la minute, j’en perdis la raison qui m’avait poussé à me lever si tôt! L’insécurité a poussé mes deux outardes à redécoller et m’a fait réaliser que je devais tirer sur mes quatre (4) outardes au sol avant qu’il soit trop tard.
Résultat, je suis revenu à la maison avec deux outardes! J’étais très satisfait de ma récolte, même si je n’avais pas atteint ma limite de 5 prises telles que mon orgueil l’aurait désiré! Si je me compare à la veille, nous avions récolté également deux outardes, mais à trois chasseurs !! 🙂
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