L’ouverture de la saison de chasse printanière à l’oie est imminente. Peut-être devrions nous dire l’ouverture de la récolte de conservation de l’oie blanche, tel qu’elle est nommée. Car en effet, de l’oie, il y en a ! La population d’oie blanche a en effet dépassée à nouveau le cap du million d’individus. Ce n’est pas rien.
L’oie blanche est gourmande et engloutit une grosse quantité de nourriture quotidiennement. Il nous est arrivé à plusieurs reprises de récolter des oies qui avaient le « gorgoton ben plein ». Nous pouvions sentir le cou tout gonflé de grains de mais. En ouvrant le bec, nous pouvions constater qu’il était lui-même bien garni !
Une surpopulation d’oie blanche est néfaste pour la nature. Elle est néfaste pour la survie de l’oie elle-même ainsi que pour une multitude d’autres espèces se nourrissant des mêmes ressources alimentaires. Ou qui en sont dépendants. C’est toute une chaîne alimentaire qui est en déséquilibre.
L’oie blanche dévaste, pour se nourrir, des surfaces énormes dans le grand nord. Des sources naturelles d’alimentation pour de nombreuses espèces qui ont pris des générations à se mettre en place. Par exemple, le lichen peut prendre jusqu’à 20 ans pour à s’établir convenablement. La majorité des lichens poussent d’à peine quelques millimètres par an. Alors qu’en une seule année, un trop grand nombre d’oies blanches voraces peut détruire tout un secteur. Laissant aucun recours aux autres espèces locales. C’est toute la chaîne qui est affectée. Pour l’oie blanche, se déplacer de 500 km plus l’est ou à l’ouest, il n’y a rien là… Mais pour une colonie de lemmings…. c’est autre chose !
Le lichen constitue plus de 65% de la végétation présente dans le nord polaire. Il peut survivre à des écarts de température allant de -70 degrés à +70 degrés Celsius. Ils sont en grande partie responsable de la survie des caribous.
Des relevés aériens et satellites ont démontrés ces pertes de petits végétaux sur de grands espaces dans le nord québécois. Un recul qui est apparent et qui s’aggrave d’année en année.
Vivement, il faut contrôler cette population et c’est là que la chasse revient à être la seule méthode. Une méthode contrôlée et efficace. Depuis l’instauration de la récolte de conservation, la population d’oies blanches s’est stabilisée. Un autre facteur de cette chasse consiste à la dispersion des oies. En effet, il y a quelques années, nous apercevions régulièrement des groupes dépassant les 10 000 individus. Et très rarement des groupes de moins de quelques centaines d’individus. Maintenant, il n’est pas rare de voir de plus petits voiliers.
Heureusement, contrairement à l’outarde, l’oie blanche reste dans ses quartiers sauvages… La problématique de l’outarde en région urbaine est assez complexe dans des villes comme New York et Toronto. Les bernaches établissent leur territoire dans des parcs et sur des terrains de golf. Il y a de beaux petits étangs, du gazon en masse, pratiquement aucun prédateur… Au moins, l’oie blanche ne s’en prend qu’aux récoltes. Même si cela cause des soucis aux agriculteurs, les coûts de dédommagement sont minimes par rapport aux revenus engendrés par toute l’industrie de l’oie blanche (chasse, observation et tourisme).
L’oie blanche n’a pas encore adopté ce comportement modifié de sa cousine… Du moins pour l’instant ! Car lorsque ce moment arrivera, la chasse n’y pourra rien !
Votre opinion