Lors de la saison de chasse au chevreuil à la poudre noire, nous avons vécu quelques jours de froid très venteux. Il y a eu des pointes de vents et des bourrasques dépassant les 40 km/h. Il était des plus difficile des rester percher dans nos arbres dans ces conditions.
Par ailleurs, les chevreuils sont plutôt tranquilles dans de telles conditions. Contrairement aux oies blanches qui se promènent beaucoup. Mon père et moi avons décidé lors d’une de ces journées, d’aller faire un tour sur l’heure du lunch. Depuis quelques jours, l’emplacement de restauration des oies semblait être l’un des champs dont nous avons l’autorisation du propriétaire (location). Le croisement du vol des oies de l’endroit d’où je me situais dans le bois, avec le croisement d’où mon père était situé semblait réellement indiqué ce champs.
Nous nous sommes donc retrouvé au camion et avons troqué nos armes à poudre noire pour nos fusils de chasse. Nous avons également délaissé nos dossards et quelques épaisseurs de linge…
Nous nous sommes rapidement dirigé à travers les petites routes du coin pour effectivement constater que nous ne nous étions pas trompé… Les oies étaient en train de se gaver de plus belle dans un de ‘nos’ champs de culture.
Nous avons analysé leur position et puis nous nous sommes séparés pour organiser notre approche en deux temps. Le vent était très vif mais nous permettait de rester imperceptible malgré la glace dans les fossés. Beaucoup d’oies s’envolaient et se reposaient continuellement et il y avait ponctuellement de nouvelles arrivées.
Nous avons donc procédé très rapidement pour ne pas être découvert ! Mon père s’est suffisamment approché pour pouvoir tirer ses trois coups. Quant à moi, j’ai servi de chien chasse, car j’ai jugé, après les trois coups de mon père, qu’il valait mieux conserver mon fusil fin prêt pour achever les nombreuses oies blessées au sol.
Nous avons récupéré les oiseaux et sommes retournés au camion, tout essoufflés de marcher dans ce champ déjà récolté. Ça à l’air de rien, mais courir chaudement et habillé après des oies qui se sauvent, avec le froid dans les poumons, ça essouffle !
Nous avons procédé au décompte : une magnifique récolte de 10 oies blanches. De ce nombre, huit sont des adultes et deux sont des jeunes du printemps. C’est lourd 10 oies blanches… Voila qui explique pourquoi nous sommes revenu bien tranquillement au camion !
J’entends déjà certains chasseurs préparer leurs commentaires pour se plaindre que nous avons fait du « rampage ». Oui, c’est ce que nous avons fait. Mais nous n’avons pas fait de rampage sauvage… Nous avons fait l’approche d’un groupe d’oies qui étaient dans un champ que nous louons à l’année. Nous connaissons ce terrain ainsi que tous les fossés l’entourant pour y avoir chassé chaque année, depuis bien des années… Nous sommes les seuls chasseurs ayant l’autorisation du proprio pour chasser à cet endroit. Il n’y a donc aucun danger d’accident de chasse. Rien à voir avec ceux qui parcourent des centaines de kilomètres quotidiennement pour trouver des oies et les approcher sans demander l’autorisation du proprio…
Nous avons par la suite récolté un canard en suivant une petite rivière le long d’un autre de nos terrains de chasse que nous louons. Ce qui à compléter le tableau de la journée… à défaut de voir des chevreuils… ou de chasser à mauvais vent.
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