Nous avons entendu récemment des animateurs radio expliquer tout croche la vitesse à laquelle les lièvres se reproduisent dans la nature. Voici le temps de remettre les pendules à l’heure concernant la vitesse de reproduction du lièvre.
Ramenons les faits pour bloquer la désinformation. Certes, le lièvre et le lapin sont très rapides côté reproduction et le nombre de rejetons sont plutôt nombreux. Une lapine peut engendrer en moyenne entre 4 et 13 lapereaux (ou levreaux) par cycle de reproduction. Tout dépendant de la dureté des conditions climatiques et de la disponibilité de nourriture de qualité. Dans un même été, selon les mêmes conditions, les lapines peuvent également avoir jusqu’à 4 portées !
Les journalistes tombant sur ces chiffres se sont empressés de faire quelques calculs simplistes :
13 * 4
4 *13 *4 * 13
4 *13 *4 * 13 * 4 *13 *4 * 13
et y ont alors été de déclarations telles que : Incroyable ! En moins de cinq an les lièvres dépassent le millions d’individus ! bla bla bla. et y allant bien sur au passage de quelques blagues inopportunes. Je préfère laisser faire.
Voici ce à quoi ressemble la courbe de croissance de la population selon leurs dires, en commençant avec un couple fertile et reproducteur la première année :
Les chasseurs de lièvres seraient des plus heureux et certainement beaucoup plus nombreux si tel était le cas. Toutefois, il faut faire la part des choses. Dans une portée, les bébés lapins, ils ne sont pas tous de sexe féminin ! Il faut y aller avec la loi de la moyenne. C’est-à-dire moitié moitié. Voila qui réduit déjà de beaucoup le nombre de portées
Ainsi, comme vous pouvez le constater sur le tableau ci-dessous, la courbe de croissance de la population, quoique toutefois encore plutôt rapide, est tout de même relativement beaucoup plus raisonnable.
Contrairement à ce qu’on fait les journalistes, qui pensent peut-être que les lièvres vivents en captivité dans des laboratoires, nous devons également ajouter les facteurs environnementaux tels que la prédation et les conditions climatiques. Il est assez rare que les adultes vivent plus de deux ou trois ans.
Nous voilà devant une représentation plus près de la réalité, tel que nous la connaissons en tant que chasseurs. J’ai nommé ces facteurs ‘’Prédation et de non survie des adultes’’ et ‘’Prédation et de non survie des levreaux’’ dans le dernier tableau. Je leur ai donné respectivement les valeurs de 40% et de 66%, ce qui, à mon avis, est sous-estimé.
Ces illustrations hypothétiques ne tiennent pas compte d’années potentiellement très difficiles pour la faune et/ou la flore. Ni des années où les coyotes, renards et oiseaux de proies sont en plus grands nombre, suivant les populations du lièvre.
Il est de littérature que la population des lièvres et des prédateurs du lièvre suivent des courbes similaires, mais décalées de quelques années. L’une régularisant l’autre.
La nature est bien faite lorsque les humains urbains ne s’en mêlent pas.
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