Les mulots

Nous sommes tous dans nos treestands ce matin 5h.
Un matin calme sans vent. Seuls les mulots brisent parfois le silence en se promenant. C’est très difficile à repérer les mulots. Ils courent vite vite vite les mulots. On ne les voit qu’un instant.

Soudain j’entends un gros mulot plus loin. Je me place en position, l’arme sur les genoux. Un chevreuil s’extirpe du bordel de branche habituel vers la droite… parfait… et s’avance vers une belle ligne de tir. Malheureusement, il s’agit d’une femelle. Ou d’un faon. Pas très grand et les branches ne me permettent pas encore de le distinguer adéquatement.

Puis un autre mulot se fait entendre…. mon coeur bat à tout rompre… Il sort du tas de fouillis de branches… mais du côté gauche ! C’est de bon augure car, c’est connu, les mâles restent souvent à l’écart. Il s’avance directement vers moi. Il est à environ 70 pieds. Un tir facile, mais je ne veux pas le tirer dans le poitrail. J’ai mis un X rouge sur la photo pour vous montrer l’endroit exact où il se trouvait quand j’ai tiré.

Il se doute que je suis là. Il regarde constamment dans ma direction. Mais il reste calme. Il continu d’avancer en jetant régulièrement des regards à la femelle. Le « fly » ne s’élève pas. Il me regarde, « lève le nez », hume l’air, toujours plus haut… Avance encore. Jette un regard furtif à sa congénère. Il sait que je suis là. Mais il ne me voit pas. Il ne parvient pas à me distinguer. Vive les treestands. Il est maintenant à moins de 25 pieds de mon arbre…

Toujours dans la même position depuis que je l’ai aperçu : de face, de front. Il bouge la tête sans cesse… Je l’ai depuis un bon moment dans ma lunette de visée. Je commence à fatiguer. S’il tourne d’un côté comme de l’autre, il y aura un arbre qui m’empêchera de tirer. Ensuite, il se retrouvera encore dans la même position, mais encore plus prêt ! je crains de ne pas être en mesure d’attendre plus longtemps car l’autre chevreuil me dévisage lui aussi… J’appuie sur la détente. Ça court vite un chevreuil… Il fait deux bonds de côté et hop une ligne droite sur 50 pieds, 90 degrés à droite, je ne le vois plus, j’estime qu.il parcoure environ 20-30 pieds puis rejoins l’autre chevreuil et le suit en tournant à gauche… je ne les entends plus. D’ailleurs, je n’entends plus les mulots non plus !

Mon cousin vient me rejoindre 20 minutes plus tard… Nous cherchons une confirmation que je l’ai atteint. Nous savons exactement où il était quand j’ai tiré. Nous cherchons. Nous cherchons. En vain.

Nous n’avons JAMAIS trouvé ni sang, ni gras, ni poils !
Nous n’avons JAMAIS trouvé trace de la balle ni au sol ni dans les branches !

C’est la première fois que ça m’arrive. Je n’ai pourtant pas pu le manquer

Nous continuons donc les recherches plus intensivement à l’endroit que je présume qu’il a effectuer son dernier virage… Il ne nous faut pas grand temps pour trouver le croisement de sa route avec la trail de chevreuil… 😉 Nous la suivons un bout en repérant facilement ses traces de chevreuil galopant à toute allure.

Nous commençons à installer des rubans pour servir de repères dans nos recherches. Quinze minutes plus tard nous le trouvons… Il a parcouru un autre 60 pieds en ligne droite avant d’aller s’affaisser un peu en retrait à gauche. Nous avons alors compris pourquoi nous n’avions pas trouvé d’indice… La balle est entrée direct dans le poitrail, côté droit, à rebondit sur l’os de la cage thoracique, puis rebondit encore une fois sur la colonne vertébrale pour sortir dans le haut de la fesse droite ! ? ! (confirmé par le boucher).

Ah les mulots !

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Sur la photo : mon cousin qui arrive après que j’aille trouvé mon buck !

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